15 mars 2014

PREPARER L'INSURRECTION

Depuis le 6 juin 1944, les divers organes de Résistance incitent les Parisiens à exprimer leur révolte. 
Des manifestations spontanées se déroulent. 

Le Comité Parisien de la Libération et le Conseil National de la Résistance appellent la population à une très forte mobilisation, des tracs sont diffusés en grand nombre dans Paris. 

Août 1944
Ordre du commandement de la région de Paris des FFI.
Mobilisation générale de tous les Français et Françaises valides.
Coll MRN Champigny


L’avance des armées alliées sur le territoire français accroît l’aspiration des Parisiens à refuser l’occupation allemande et le régime de Vichy.

Des manifestations sont organisées par le Front national avec l’appui de l’union des syndicats et du Parti communiste. 
Environ 100 000 personnes manifestent spontanément à l’Arc de triomphe, place de la République et en banlieue en chantant la Marseillaise. Pour la première fois, la police n’intervient pas.

Ces manifestations galvanisent les énergies et la Résistance est plébiscitée. 
L’initiative est audacieuse car c’est la première fois qu’une action collective de cette ampleur est lancée contre les Allemands. La répression ne cesse pas pour autant : le 16 août, 35 jeunes gens sont fusillés au bois de Boulogne, 7 autres au 10 rue Leroux (16e arrondissement), d’autres dans les fossés du bois de Vincennes ; le 17 août, le dernier convoi de déportés quitte Drancy.

Le CPL estime le moment propice au déclenchement de grèves ouvrières pour arriver progressivement à la grève générale insurrectionnelle. 

Depuis le 14 juillet, l’agitation n’a guère cessé chez les cheminots. 
Le 10 août, après une manifestation rassemblant près de 1000 personnes à Villeneuve-Saint-Georges, l’Union départementale de la CGT estime le mouvement assez ample pour déclencher la grève générale des cheminots en région parisienne. 

Paris, 10 août 1944.
Arrêt de travail aux ateliers de la SNCF à Vitry
Collection des archives de la préfecture de police 


Août 1944
Assemblée générale à l'usine Genève d'Ivry sur Seine
Coll MRN Champigny

Le mouvement se situe d’emblée sur le terrain patriotique : « Que la grève générale devienne effective ! Mort aux boches et aux traitres ! Les Alliés doivent entrer dans un Paris libéré ». 

Le CPL joue un rôle déterminant dans le déclenchement de ces grèves. Il décide de les étendre à d’autres corps de métiers.




Le 15 août, c’est la grève de la police, suscitée par le Front national de la police, bientôt rejoint par les autres mouvements de Résistance au sein de la police, Police et Patrie et Honneur de la Police, au motif que les Allemands ont désarmé les policiers d’Asnières et de Saint-Denis. 

Rol-Tanguy lance un appel entendu à toutes les forces de l’ordre, leur enjoignant de se ranger aux cotés des FFI.


Les postiers et les infirmiers se mettent en grève le 18 aout. 

La BBC encourage le mouvement. 
L’arrêt des usines, le sabotage des voies ferrées, le noyautage des administrations paralysent progressivement la vie économique de la capitale : le charbon manque, le gaz est supprimé, les coupures d’électricité se multiplient. Paris est au bord de l’asphyxie. 
Les difficultés de transport s’aggravent. Les étalages se vident : plus de viande, les légumes se font rares. Les souffrances des Parisiens galvanisent les énergies, la colère gronde.                                                                                                                                                                                                               

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