Depuis
le 6 juin 1944, les divers organes de Résistance incitent les Parisiens à
exprimer leur révolte.
Des manifestations spontanées se déroulent.
Le Comité Parisien de la Libération et le
Conseil National de la Résistance appellent la population à une très forte mobilisation, des tracs sont
diffusés en grand nombre dans Paris.
Août 1944
Ordre du commandement de la région de Paris des FFI.
Mobilisation générale de tous les Français et Françaises valides.
Coll MRN Champigny
L’avance des armées alliées sur le territoire
français accroît l’aspiration des Parisiens à refuser l’occupation allemande et
le régime de Vichy.
Des
manifestations sont organisées par le Front national avec l’appui de l’union
des syndicats et du Parti communiste.
Environ 100 000 personnes manifestent
spontanément à l’Arc de triomphe, place de la République et en banlieue en
chantant la Marseillaise. Pour la première fois, la police n’intervient
pas.
Ces
manifestations galvanisent les énergies et la Résistance est plébiscitée.
L’initiative est audacieuse car c’est la première fois qu’une action collective
de cette ampleur est lancée contre les Allemands. La répression ne cesse pas
pour autant : le 16 août, 35 jeunes gens sont fusillés au bois de
Boulogne, 7 autres au 10 rue Leroux (16e arrondissement), d’autres
dans les fossés du bois de Vincennes ; le 17 août, le dernier convoi de
déportés quitte Drancy.
Le
CPL estime le moment propice au déclenchement de grèves ouvrières pour arriver
progressivement à la grève générale insurrectionnelle.
Depuis le 14 juillet,
l’agitation n’a guère cessé chez les cheminots.
Le 10 août, après une
manifestation rassemblant près de 1000 personnes à Villeneuve-Saint-Georges,
l’Union départementale de la CGT estime le mouvement assez ample pour
déclencher la grève générale des cheminots en région parisienne.
Paris, 10 août 1944.
Arrêt de travail aux ateliers de la SNCF à Vitry
Collection des archives de la préfecture de police
Août 1944
Assemblée générale à l'usine Genève d'Ivry sur Seine
Coll MRN Champigny
Le mouvement
se situe d’emblée sur le terrain patriotique : « Que la grève générale
devienne effective ! Mort aux boches et aux traitres ! Les Alliés
doivent entrer dans un Paris libéré ».
Le CPL joue un rôle déterminant
dans le déclenchement de ces grèves. Il décide de les étendre à d’autres corps
de métiers.
Le
15 août, c’est la grève de la police, suscitée par le Front national de la
police, bientôt rejoint par les autres mouvements de Résistance au sein de la
police, Police et Patrie et Honneur de la Police, au motif que les Allemands
ont désarmé les policiers d’Asnières et de Saint-Denis.
Rol-Tanguy lance un
appel entendu à toutes les forces de l’ordre, leur enjoignant de se ranger aux
cotés des FFI.
Les
postiers et les infirmiers se mettent en grève le 18 aout.
La BBC encourage le
mouvement.
L’arrêt des usines, le sabotage des voies ferrées, le noyautage des
administrations paralysent progressivement la vie économique de la
capitale : le charbon manque, le gaz est supprimé, les coupures d’électricité
se multiplient. Paris est au bord de l’asphyxie.
Les difficultés de transport
s’aggravent. Les étalages se vident : plus de viande, les légumes se font
rares. Les souffrances des Parisiens galvanisent les énergies, la colère
gronde.
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