15 mars 2014

LA LIBERATION DE PARIS

La légitimité du général de Gaulle apparaît plus évidente depuis son accueil triomphal à Bayeux le 14 juin. 

Dans la soirée du 22 août, Bradley donne l’ordre à Leclerc de foncer sur Paris.



« Aux yeux de nos soldats et de moi-même depuis le 25 août 1944, le Parisien c’est l’ami rencontré sur le plus beau champ de bataille, ami fidèle d’ailleurs, car beaucoup ne nous quittèrent pas, libérant avec nous la Lorraine et l’Alsace. Paris, depuis le 24 août 1944, cela signifie aussi pour nous, la France se redressant et jurant de retrouver sa grandeur quelles que soient les difficultés. » 
Général Leclerc


TENEZ BON, NOUS ARRIVONS !

Après avoir participé aux opérations de Normandie aux côtés des Américains, la 2DB opère dans la région d’Argentan. 
Dès le mercredi 23, à partir de 6h30, la 2e DB est en route vers Rambouillet. 
Regroupée dans la nuit, la division s’engage le 24, à partir de 7h, sur deux axes : 
le groupement Billotte chargé de l’effort principal sur la RN 20, de Longjumeau à la Porte d’Orléans et 
le groupement Langlade, chargé d’un itinéraire plus à l’ouest, qui évite Versailles par la vallée de Chevreuse et vise le pont de Sèvres.

 La progression de la 2e DB est marquée par de sévères combats. Leclerc rejoint Arpajon dans la matinée.
Il répond au préfet de Paris Charles Luizet : "Tenez bon, nous arrivons !"




Pendant ce temps-là, les Parisiens luttent les armes à la main et construisent des barricades pour empêcher les troupes allemandes de circuler dans la capitale. Les résistants s'organisent sous le commandement du chef des FFI Rol Tanguy, qui encourage les combats et la lutte contre l'occupant. 
Les combats de rues font rage, les Parisiens veulent se libérer par eux-mêmes mais ont besoin du soutien des troupes alliées. 
Les journaux relatent jour après jour ces événements : 






Un communiqué émanant de la préfecture de police de Paris, daté du 23 août 1944, avertit les mairies de la proche banlieue parisienne, dont celle d'Alfortville, de l'arrivée des troupes alliées : 





LA COLONNE DU CAPITAINE DRONNE

Le 24 août au soir, Leclerc donne l’ordre au capitaine Dronne de gagner Paris pour annoncer l’arrivée de la division tout entière le lendemain, vendredi.


Capitaine Dronne

Aidée dans sa progression par des FFI, la colonne se glisse à travers Fresnes, L’Haÿ-les-Roses, Bagneux, Cachan, Arcueil et Gentilly. 
Dronne atteint la porte d’Italie à 20h45. 
Ses blindés remontent l’avenue d’Italie puis descendent le boulevard de l’Hôpital, soulevant au passage des cris de joie, et atteignent l’Hôtel de Ville à 21h22.


Des soldats du régiment de marche du Tchad à l'assaut de l'hôtel Meurice

Au milieu des ovations et des accents de la Marseillaise, Dronne est reçu par les états-majors du Conseil National de la Résistance et du Comité Parisien de Libération.



L’ARRIVÉE DE LECLERC

Le vendredi 25 août, le soleil succède aux averses de la veille. La route est libre. Le groupement Billotte suit l’itinéraire de Dronne et se dirige directement sur la préfecture.

A midi, le drapeau tricolore est hissé par un pompier sur la tour Eiffel.


Le groupement Langlade atteint l’avenue Victor-Hugo en début d’après-midi et l’action principale se porte sur l’hôtel Majestic, avenue Kléber, dont la garnison allemande finit par se rendre au commandant Massu. Puis les chars de Langlade descendent les Champs-Elysées et font jonction avec ceux de Billotte.

Char du groupement du colonel Langlade
Coll Privée Galvez


La ville de Charenton, située sur le chemin des troupes alliées vers Paris, reçoit l'ordre le 25 août d'enlever les barricades érigées contre les allemands. Il faut faciliter le déplacement des troupes alliées et surtout ne pas les ralentir : 





Les Unes de journaux racontent les événements dans des termes victorieux : 







LA REDDITION DE VON CHOLTITZ

A 10h, le colonel Billotte envoie un ultimatum au commandant du Gross Paris par l’intermédiaire du consulat de Suède ; Von Choltitz capitule. 




Von Choltitz, le général Leclerc, le général Barton 



Von Choltitz s’assure qu’il est en présence de troupes régulières. Il prend connaissance des termes de la reddition et ne fait qu’un commentaire : seuls les hommes de la garnison de Paris sont sous son commandement. Blême, le regard affolé, il avale un pilule (il est cardiaque) avant de signer, en présence de Chaban, de Rol-Tanguy, de Luizet et de Kriegel-Valrimont, la convention que lui tend le général  Leclerc.

« J’en félicite Leclerc. Quelle étape sur la route de la gloire ! J’en félicite aussi Rol-Tanguy que je vois à ses cotés. C’est en effet , l’action des forces de l’intérieures qui a, au cours des précédentes journées chassé l’ennemi de nos rue, décimé et démoralisé ses troupes, bloqué des unités dans leur îlots fortifiés. » 
Charles de Gaulle.

Il est un peu moins de 17h le 25 août lorsque Leclerc accueille, avec le colonel Rol-Tanguy, le général de Gaulle à la gare Montparnasse.


De Gaulle à Montparnasse, accueilli par Leclerc et Rol Tanguy


Il n’y aura pas eu de vacances de pouvoir… 
De Gaulle se rend au ministère de la Guerre, qu’il avait quitté en 1940, rue Saint-Dominique, accompagné d’André Le Troquer, commissaire pour les territoires libérés, et du général Juin, chef d’état-major de la Défense nationale. 
Il y reçoit le préfet de police Luizet, puis Parodi, représentant l’un et l’autre l’ordre public et le Gouvernement provisoire. 


A Paris, le colonel Rol-Tanguy commandant de l'insurrection, entouré des résistants


Les deux hommes sont chargé du maintien de l’ordre et du ravitaillement. 
Ensuite, de Gaulle se rend à pied à l’Hôtel de ville où Flouret, Bidault et Tollet l’accueillent au nom du CNR et du CLP réunis. 
C’est un moment d’émotion intense. 
Le chef du Gouvernement provisoire prononce ces paroles historiques : 

«Non, nous ne dissimulerons pas cette émotion profonde et sacrée. Il y a là des minutes, nous le sentons tous, qui dépassent chacune de nos pauvres vies. Paris outragé ! Paris brisé ! Paris martyrisé ! Mais Paris libéré, libéré par lui-même, libéré par son peuple, avec le concours des armées de la France, avec l’appui et le concours de la France toute entière, de la France qui se bat, de la seule France, de la vraie France, de la France éternelle »

Il associe à ce succès les Alliés et les troupes française de la 1ère armée commandée par le général de Lattre de Tassigny, qui a débarqué le 15 août en Provence et remonte alors la vallée de Rhône. 

Mais il rappelle aussi la Nation au devoir de la guerre et la guerre et à l’unité nationale. 
A Bidault, qui lui demande de proclamer la République, de Gaulle répond : « Non, la République n’a jamais cessé d’être. Vichy fut toujours et demeure nul et non avenu ».

Voici un résumé de cette libération, une vue du débarquement en Provence, puis de la libération de l'Europe paru dans la revue Armées d'Aujourd'hui, numéro 291 :






Les Parisiens accueillent le 25 août les alliés dans la joie et l'allégresse. Le peuple descend dans les rues à la rencontre des soldats américains. Voici une photographie d'un soldat noir américain:



Le nouveau préfet de police de Paris, Charles Luizet, rend un hommage vibrant et sincère à la population et aux héros qui se sont battus avec courage lors des combats de la libération.


Dans ce texte, l'hommage à la défense de la République est mis en avant, ainsi que les valeurs de la liberté et de la lutte contre toutes les formes d'oppression. 





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