15 mars 2014

LA PREPARATION DE LA LIBERATION

LES CONDITIONS DE LA LIBÉRATION


 Pour le chef de la France combattante, il est essentiel que les armes de la France agissent à Paris avant celles des Alliés, que le peuple contribue à la défaite de l’envahisseur, et que la libération de la capitale porte la marque d’une opération militaire et nationale

L’insurrection est politiquement nécessaire pour maintenir l’unité de la résistance et une administration nouvelle doit être en place avant l’arrivée des Alliés

Le 3 juin 1944, le Comité français de Libération nationale (CFLN), dirigé par le général de Gaulle, se transforme en Gouvernement provisoire de la République française (GPRF), pleinement reconnu par la Résistance intérieure. 

Les mouvements de résistance  et le chef de la France combattante s’accordent sur la nécessité de l’insurrection, à condition qu’elle se déroule dans l’ordre et qu’ils en restent maîtres.


LA PRÉPARATION POLITIQUE

Grâce à la fusion de divers mouvements, la Résistance intérieure a gagné en autorité. 
Les Parisiens la connaissent surtout par la presse clandestine qui s’imprime en majorité à Paris depuis 1944 et compte une bonne centaine de journaux. 
A l’intérieur et à l’extérieur de la France, la Résistance s’est structurée et tout est prévu pour qu’elle prenne une option sur le pouvoir.

A Alger, le GPRF dispose du pouvoir exécutif et l’Assemblée consultative provisoire, née le 3 novembre 1943, du pouvoir législatif.

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L’Assemblée Consultative Provisoire a été instituée par l’ordonnance du 17 septembre 1943, prise par le Comité français de la Libération nationale siégeant à Alger, présidé par le Général de Gaulle.


A Paris, le Gouvernement provisoire est représenté par un délégué général, Alexandre Parodi. 

La Délégation comprend diverses commissions, chargées des questions économiques, du ravitaillement, de la mise en place des comités de libération, de la nomination des préfets et des secrétaires généraux. 
Alexandre Parodi dirige tous ces services, mais n’a pas d’autorité directe sur les divers groupements de Résistance. 

Pour renforcer ses pouvoirs et pour contrôler l’insurrection, le général de Gaulle lui attribue, le 14 août, le rang de Ministre délégué dans les territoires non encore libérés.

Georges Bidault, qui a succédé à Jean Moulin à la présidence du Conseil de la Résistance (CNR), est bien le chef de la Résistance
Le bureau du CNR comprend, outre Georges Bidault, Louis Saillant (CGT), Pierre Villon (Front national), Pascal Copeau (MUR) et Maxime Blocq-Mascart (OCM).

Le Comité parisien de la libération (CPL), quant à lui, comprend 19 membres représentant partis politique, syndicats et organisations de la Résistance. 
En pratique, son bureau de six membres, comprenant Rigal puis Marrane (PC), Hamon (CDLR), Carrel (Front national), Marie-Hélène Lefaucheux (OCM), Deniau (Libération-nord) et Tollet (CGT), dirige la Résistance parisienne jusqu’à la libération et prépare l’insurrection en liaison avec le CNR et la Délégation générale


Bureau du Comité parisien de la Libération. André Carrel est au centre aux côtés d'Henri Rol-Tanguy (invité). Coll. Musée de la Résistance nationale.

Comité Parisien de libération, Paris, 1944

Animé par les représentants des organisations ouvrières et communistes, le CPL dirige certains groupes armés et les milices patriotiques, créées le 15 mars 1944 par le CNR. Celles-ci s’apparentent à une sorte de police populaire au service des comités locaux de libération.


En liaison étroite avec l’état-major local des FFI, le bureau du CPL prépare les mesures à prendre le jour du soulèvement pour coordonner action militaire et mouvement insurrectionnel. 
Ses appels à la population pour participer aux manifestations et aux grèves jouent un rôle important et entretiennent un climat propice à la combativité des Parisiens. Ils suscitent aussi le développement des sabotages après le débarquement allié le 6 juin 1944.




LA PRÉPARATION MILITAIRE

Le général Jacques Chaban-Delmas, délégué militaire national, est le responsable militaire du GPRF, placé sous l’autorité du général Koenig, commandant en chef des FFI. Il est chargé de subordonner toute l’action militaire de la Résistance au général Koenig, resté à Londres.


Général Chaban Delmas

Alfred Malleret-Joinville est le chef d'état-major FFI du Comité d'Action Militaire, qui commande les FFI jusqu'au débarquement.

Le colonel Henri Rol-Tanguy, chef des FFI de la région parisienne, exerce véritablement le commandement des insurgés. Il dispose d’un adjoint pour le département de la Seine, le colonel de Marguerittes, dit Lizé, officier confirmé.

Pour affirmer la souveraineté française, de Gaulle doit entrer dans Paris. 

L’unité chargée de cette mission est la 2è Division blindée française (2èDB). 
Son commandant, le général Leclerc, compagnon de la première heure du général de Gaulle, est l’un des chefs les plus illustres de la France libre. 


général Leclerc


Il est chargé par de Gaulle de mettre sur pied la 2èDB, équipée par les Américains. 
Elle est constituée de Français libres auxquels se sont joints des hommes et des femmes de tous horizons et de toutes convictions politiques et religieuses (armée d’Afrique du nord, républicains espagnols, évadés de France par l’Espagne, sud-américains, soldats des colonies...). 
Leclerc disait « la constitution de la 2è DB fut ma plus belle victoire ». Elle est le symbole de cette union retrouvée que de Gaulle souhaitait instaurer en France sous son autorité.

Leclerc a été informé des intentions du général de Gaulle concernant la capitale dès le mois de décembre 1943 : un ordre écrit du chef de la France combattante, que lui remet le capitaine de Boissieu, membre de l’Etat-major de la Division, le nomme, en effet, gouverneur militaire de Paris par intérim
De plus, le général Eisenhower, commandant en chef allié, a promis au général de Gaulle que les Français seraient les premiers à entrer dans Paris.


Fin avril-début mai 1944, la 2è DB est donc transférée du Maroc en Angleterre, afin de parfaire son instruction. 
Elle est placée sous les ordres de  la 3è armée américaine du général Patton, à laquelle elle est rattachée. Fin juillet, au moment où la percée du front allemand en Normandie devient prévisible, elle est acheminée vers le sud de Southampton. Elle atteint la plage d’Utah Beach, près de Saint-Martin-de-Varreville dans le département de la Manche, le 1er août 1944.

Tout ceci confirme l’acceptation tacite par les Américains de l’autorité du chef de la France combattante, le général de Gaulle.



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