15 mars 2014

LES COMBATS DE LA LIBERATION

"L’alliance anglo-américaine de la Seconde Guerre mondiale est probablement la plus réussie de toute l’histoire. L’association avait pour but la défaite des puissances de l’Axe.Les accords obtenus sur la façon de conduire la guerre n’étaient que des compromis, et ce n’est ni surprenant ni dérangeant que les opérations britanniques et américaines ne coïncidaient pas toujours. Ce qui frappe, c’est plutôt la fait que leurs chefs aient réussi à prendre des décisions communes et qu’ils les aient appliqués en toute loyauté"

                                                                             M.Bluemenson, La Bataille des généraux.

Toujours dans la revue Armées d'Aujourd'hui, numéro 291, voici l'avancée des forces alliées :



JUILLET 1944 : LA LIBÉRATION DE CAEN ET SAINT-LÔ


Bombardier moyen bimoteur Marauder
vue aérienne d'un bombardement sur la côte normande.

Caen après les bombardements
La ville existe. Miracle ! J’ai reconnu, à l’ouest, l’abbaye aux Hommes dont les deux clochers sont intacts, à l’est, l’abbaye aux Dames, endommagée mais debout elle aussi.[] Les premiers habitants que nous avons rencontrés regardent passer leurs libérateurs, qui sont aussi leurs destructeurs, avec une expression bien différente de celle que j’ai noté à Bayeux ou à Cherbourg.[] L’expression est ravagée, hallucinée, mais soulagée. J’avance un peu dans la ville, dans ce qui est la ville. C’est indescriptible…

Jaques Kayser, Un journaliste sur le front de Normandie

Soldats canadiens pénétrant dans Caen détruit par le bombardement aérien du 7 juillet au soir


Messages du ministre des affaires étrangères de Grande-Bretagne aux Caenais, par radio, le 14 juillet1944 :

Ce que nous avons appelé jusqu’ici la Résistance n’est pas un mouvement isolé. Elle a ses racines dans l’âme du peuple français tout entier. C’est peut-être à Caen, il y a quelques jours, qu’on a pu le mieux mesurer à quel point ces sentiments lui sont chevillés au cœur.
Au premier jour du débarquement, les habitants de cette vielle ville de Caen, après  quatre ans d’occupation allemande, ont, pour ainsi dire, touché du doigt la libération. Ils ont pourtant dû supporter pendant un mois tout le poids des bombardements de leurs propres alliés. Après ces épreuves, quand nous pénétrons dans la ville, les Français qui nous accueillent ne nous font pas de récriminations.[] C’est le vrai visage d’un peuple qui se révèle.[] En ce jour, le dernier 14 juillet, plaise à Dieu, où la présence de l’ennemi nous sépare encore, je dis : Vive la France.


A la suite des violents bombardements du 6 juin, puis de ceux du 7 juillet, de nombreux Caennais ont fui la ville en flamme. Les uns poussant une brouette, les autres tirant une voiture à bras, ils ont  trouvé refuge dans les galeries souterraines de Fleury-sur-Orne.


LA LIBERATION DE SAINT-LÔ (18 juillet)

Après un mois de piétinement dans le bocage, les troupes de Brandley s’emparent, dans la soirée du 18 juillet, à la suite de combats interminables et meurtriers, de l’important carrefour routier de Saint-Lô. 


Saint-Lô détruit, devant le passage des jeep

A l’instar de Caen, la ville de Saint-Lô a été totalement détruite. La prise de la préfecture de la Manche avait mis fin à la war of hedgerows (la guerre des haies), épreuve la plus meurtrière subie par 1er Armée US durant toute sa campagne en Europe. Au 20 juillet, les Américains  ont perdu le début de la campagne 62 000 hommes, dont 10 000 tués, et les Britanniques 35 000, dont 6 000 tués.


Saint-Lô : vue aérienne de la ville, après les bombardements



AOÛT 1944 : PERCÉE ET VICTOIRE

"L'état du front est pire que fâcheux. A l'ouest, la situation est devenue grave."
Goebbels, Journal, 3 août 1944


Opération Cobra (25-30 juillet)


Cobra est le nom de code de la percée engagée par les Américains dans le secteur de Saint-Lo à partir du 25 juillet. 

Précédée par une préparation aérienne d’une puissance exceptionnelle, Cobra créait la brèche et menait les Américains dans Coutances le 28 juillet, puis dans Granville et Avranches le 31 juillet. 


Colonne de camions destinés à l'approvisionnement de la 3è armée américaine


Enfin, après cinquante-cinq jours de combat, le moment tant attendu par Eisenhower et le monde entier était arrivé : l’aile occidentale du dispositif allemand se désagrégeait.

La poche de Falaise

Après avoir libéré Rennes et Le Mans, les unités américaines auxquelles s’était jointe la 2e division blindée du général Leclerc débarquée au début du mois d’aout à Utah Beach, obliquaient carrément en direction de la Seine et de Paris.





Le 18 août, l'opération Tractable ouvrait, enfin, les portes de la cité de Falaise aux troupes anglo-canadienne.

Colonne de blindés alliés se dirigeant vers le village de Pierrefitte-en-Cinglis, à 12 km à l'ouest de falaise, survolée par un chasseur-bombardier.


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